top of page

Entreprendre jeune : Les défis financiers


L'entrepreneuriat est une aventure riche de sens, mais pour les jeunes comme moi, il se présente souvent comme un parcours semé d’embûches, où la passion et les idées innovantes se heurtent à des réalités financières complexes. Bien que cette voie puisse offrir d’uniques opportunités, elle implique des défis financiers majeurs. Ces obstacles, s’ils ne sont pas correctement identifiés et surmontés, peuvent entraver le développement de projets pourtant prometteurs. Dans cet article, j’explore les défis auxquels sont confrontés les jeunes entrepreneurs et propose des pistes de solutions concrètes pour les naviguer.


Le manque de ressources personnelles : Un considérable premier obstacle


Le premier défi auquel sont confrontés la plupart des jeunes entrepreneurs est le manque de ressources financières personnelles. Qu’il s’agisse de lancer une activité en parallèle de ses études ou juste après l’obtention d’un diplôme, les jeunes entrepreneurs n'ont souvent pas eu le temps de se constituer un patrimoine financier suffisant pour investir dans leur propre projet.


Effectivement, nombre d’entre eux doivent déjà faire face à des difficultés pour subvenir à leurs propres besoins. Que ce soit à l’aide de bourses, de petits emplois ou le soutien parental, ces ressources sont souvent à peine suffisantes pour couvrir les frais de subsistance. Dès lors, envisager d’investir des sommes importantes dans une activité entrepreneuriale semble hors de portée, même si la motivation et l’envie de réussir se font présentes.





Pourtant, dans le monde des affaires, les apports personnels des fondateurs d’une entreprise sont perçus comme un signe d’engagement et de sérieux. Ils renforcent les capitaux propres de l’entreprise, un indicateur clé pour les investisseurs et les institutions financières. Plus l’investissement initial est important, plus l’entreprise paraît stable et fiable, facilitant ainsi l’accès à d’autres formes de financement. Ce mécanisme est source d’un cercle vertueux, mais pour de nombreux jeunes entrepreneurs, ce cercle est difficile à enclencher faute de fonds personnels. Ils se retrouvent donc dans une situation paradoxale : sans apport initial, les portes du financement restent souvent fermées.


Les freins au crédit bancaire : L'accès difficile aux prêts pour les jeunes


L’une des premières solutions envisagées par les jeunes entrepreneurs pour surmonter leur manque de liquidités personnelles est souvent le recours au crédit bancaire. Pourtant, obtenir un prêt s’avère bien plus difficile qu’il n’y paraît. Les jeunes entrepreneurs, souvent sans patrimoine ni historique financier solide, peinent à répondre aux exigences des banques. Ces dernières exigent généralement des garanties, des liquidités personnelles et des actifs que la plupart des jeunes, en début de carrière, ne possèdent pas encore.




Même après la création de leur structure et une activité en cours, les jeunes entrepreneurs peuvent se heurter à de nouveaux obstacles. Une entreprise en phase de démarrage ou une startup au modèle économique encore incertain n’offre pas les garanties de viabilité recherchées par les banques. La jeunesse de la structure, combinée à un chiffre d’affaires souvent insuffisant ou déficitaire, ne joue pas en faveur du dossier de financement.


À moins de bénéficier d’un soutien externe, ces jeunes se retrouvent rapidement confrontés à un mur financier. Un sentiment d’impasse peut alors s’installer, car malgré une idée solide et une motivation sans faille, l’accès aux ressources nécessaires pour la concrétiser semble à des égards inatteignable.


La frilosité des investisseurs : un pari risqué pour les financiers


Ce phénomène ne se limite pas aux banques. Les investisseurs eux-mêmes se montrent souvent réticents à financer des entrepreneurs jeunes à l’expérience limitée sans réseau établi et sans qualifications formelles encore ou à peine validées. Ces derniers sont perçus comme des profils risqués. Les financeurs recherchent des preuves de réussite, une lisibilité sur le profil et sur le retour sur investissement à terme.


En effet, selon une étude publiée par Tudigo en 2023, le profil type du fondateur de startup en France est un homme, vivant en Île-de-France, diplômé d’une Grande École et disposant d’une première expérience professionnelle significative dans un grand groupe ou un cabinet de conseil. Ce portrait contraste fortement avec celui du jeune entrepreneur de 20 ans sans historique lisible. Ce décalage peut rendre l’accès aux investisseurs extrêmement difficile, notamment pour les femmes entrepreneures, encore moins représentées dans cet écosystème.





En tant que jeune entrepreneure, je suis moi-même confrontée à ces difficultés. Les refus de financements, la limitation des ressources financières pour mener à bien mes projets à plein régime et le sentiment d'être enfermée dans un cycle d’incertitudes sont des réalités auxquelles je fais face. Pourtant, même dans ces moments de doute, des pistes de solutions existent pour continuer à avancer à son rythme, un pas après l’autre.


Des solutions alternatives pour financer son projet


Bien que l’accès au financement soit un obstacle majeur, plusieurs solutions alternatives existent pour se donner la chance d’essayer :


1. Solliciter son entourage : La Love Money


Si vous avez la chance d’être bien entouré, solliciter le soutien financier de vos proches peut être une première solution. La "love money", comme on la nomme dans l’écosystème entrepreneurial, consiste à obtenir des fonds auprès de sa famille et de ses amis. Ce type de financement repose sur la confiance et l’enthousiasme que vos proches ont pour votre projet. N’hésitez pas à leur présenter votre vision, vos objectifs, ainsi que les difficultés que vous rencontrez. Ce soutien, même modeste, peut vous donner l’élan nécessaire pour démarrer votre projet.


2. Le Bootstrapping : L’autofinancement par les revenus générés


Une autre option consiste à autofinancer son projet à partir des revenus générés par l’activité elle-même, sans avoir recours à des fonds externes. C'est ce qu'on appelle le bootstrapping. Cette méthode est particulièrement efficace pour les activités ne nécessitant pas d’importants investissements initiaux. Cependant, elle exige de la patience et une gestion rigoureuse, car chaque euro gagné doit être réinvesti dans le développement de l’entreprise.


3. Le Crowdfunding : Mobiliser la communauté


Le financement participatif, ou crowdfunding, est une solution de plus en plus prisée. Il permet de lever des fonds en mobilisant un grand nombre de contributeurs via des plateformes en ligne. Non seulement cette méthode offre des liquidités, mais elle permet également d’accroître la visibilité de votre projet. J’ai moi-même expérimenté cette solution pour ma startup In Foreign We Speak en 2023, et elle s’est avérée extrêmement bénéfique tant pour le financement que pour la reconnaissance de mon projet.


4. Les microcrédits et subventions


Enfin, d’autres alternatives existent sous forme de microcrédits ou de subventions publiques et privées. Ces aides, souvent spécifiques aux jeunes entrepreneurs ou aux projets innovants, permettent d’obtenir un financement sans recourir aux prêts traditionnels.


Les enjeux du soutien aux jeunes entrepreneurs


Face à ces défis, une question fondamentale se pose : comment espérer bâtir un avenir économique prospère sans soutenir les innovateurs de demain ? Comment pouvons-nous atteindre nos objectifs d’innovation si nous ne permettons pas aux jeunes générations de faire leurs preuves et concrétiser leurs idées ? Pour qu’un écosystème prospère, il est essentiel de donner aux nouveaux entrants les moyens de réussir et d’impacter, à leur tour, les générations futures.





Plus que jamais, il est essentiel d’offrir aux jeunes entrepreneurs les moyens financiers et logistiques de construire leur propre chemin et construire leur carrière dans des circonstances et un environnement favorable.


Les jeunes entrepreneurs, avec leur créativité, leur adaptabilité et leur énergie, ont un rôle crucial à jouer dans la transformation économique et sociale. Mais pour cela, ils ont besoin de ressources, de confiance et d'un écosystème valorisant la diversité des profils et des parcours. Sans soutien, le risque est grand de laisser échapper des talents prometteurs et des opportunités d’avenir.


Ne jamais abandonner : un message aux jeunes entrepreneurs


Entreprendre jeune, c’est souvent se retrouver face à des obstacles financiers semblant insurmontables. Pourtant, il est essentiel de ne jamais perdre de vue ses objectifs et faire preuve de persévérance. Si certains chemins se trouvent bloqués, des alternatives peuvent émerger.


Parfois, il est nécessaire de pivoter, d’ajuster sa stratégie ou même de changer temporairement de cap pour mieux rebondir.


Jeunes entrepreneurs comme moi, ne cessons jamais d’essayer. Les difficultés sont certes nombreuses, mais elles nous poussent à nous dépasser, à nous adapter et à trouver des solutions inédites.





Mon appel à la solidarité intergénérationnelle


Quant aux générations plus âgées et expérimentés, il est temps de prendre en main la responsabilité d'agir pour donner une chance aux jeunes générations.


Sans soutien, comment pourrons-nous encourager l’innovation et préparer l’avenir ? Les jeunes entrepreneurs doivent avoir les moyens de construire leur propre chemin et de contribuer, à leur tour, à la compétitivité économique et à l’innovation collective.


Ensemble, et seulement ensemble, nous pouvons construire un avenir où l’innovation et l’audace seront récompensées, où la diversité des profils sera valorisée, et où les jeunes auront les moyens d'oser.



Comentários


DSC_8240-Modifier.jpg

Bonjour et merci pour votre visite !

Fondatrice et Présidente d'In Foreign We Speak, je suis passionnée par l'éducation linguistique et culturelle.

 

Je suis également une oratrice et écrivaine, partageant mes pensées à travers des prises de parole, articles, poèmes et romans en cours d'écriture.

Pour recevoir
mes actualités

Merci pour votre envoi

  • LinkedIn
  • Instagram
bottom of page